La ministre des Affaires étrangères Erato Kozakou-Marcoullis a rencontré les Commissions des affaires étrangères (AFET) et du développement (DEVE) du Parlement européen mardi 10 juillet 2012. Mme Marcoullis a présenté les priorités de la Présidence chypriote du Conseil de l’UE respectivement dans les domaines de l’élargissement et de l’aide humanitaire et a répondu aux questions de plusieurs membres du Parlement européen.

“Je me réjouis du dialogue et de la coopération honnêtes et constructifs qui seront menés entre la Présidence chypriote du Conseil et le Parlement européen afin de faire avancer l’élargissement et la réalisation des objectifs en matière d’aide humanitaire de l’UE”, a déclaré Mme Marcoullis en soulignant le rôle vital de colégislateur du Parlement européen après le traité de Lisbonne, mais également le rôle important que joue la Commission dans le processus d’intégration européenne.

Le "processus de paix" de l’élargissement

La ministre des Affaires étrangères s’est d’abord exprimée à la Commission AFET devant laquelle elle a qualifié le processus d’élargissement de “processus de paix” qui promeut les valeurs universelles du respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit et fait de l’Union un catalyseur des progrès accomplis en matière de démocratie, de stabilité et de prospérité en Europe.

“L’élargissement sera une de nos priorités”, a dit la ministre, “dans le respect permanent des conditions strictes fixées par les décisions et conclusions du Conseil et sur la base de l’approche “chacun selon ses mérites”.

La Présidence chypriote souhaite faire progresser les négociations sur l’adhésion de l’Islande ainsi que la perspective européenne des Balkans occidentaux. Elle tâchera de mettre à profit l’élan suscité par l’adhésion prochaine de la Croatie et par les décisions d’accorder le statut de candidat à la Serbie et d’entamer les négociations d’adhésion avec le Monténégro récemment prises par le Conseil européen.

Concernant la Turquie, la Présidence chypriote entend agir avec objectivité. Elle fera le bilan des négociations d’adhésion avec le pays et coopérera avec la Commission sur le “programme positif” tel que défini dans les conclusions du Conseil de décembre 2011.

La ministre des Affaires étrangères a souligné que les progrès de la Turquie dans son cheminement vers l’Europe dépendaient du pays lui-même et a rappelé les conditions et obligations spécifiques déterminées par le Conseil, notamment l’extension du protocole d’Ankara à tous les Etats membres et la normalisation des relations avec la République de Chypre.

En réponse à des questions des députés sur la politique affichée par la Turquie qui refuse de coopérer avec la Présidence chypriote, Ms. Marcoullis a affirmé que la Turquie, pays candidat, devait respecter cette caractéristique institutionnelle fondamentale de l’Union européenne ancrée dans le traité. “Nous sommes prêts à travailler avec la Turquie si cette dernière respecte la Présidence chypriote.”

À la suite de questions posées par les députés, la ministre des Affaires étrangères a mis en exergue le rôle de premier plan joué par la baronne Catherine Ashton, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et la coopération étroite qui existe entre la haute représentante et la Présidence chypriote.

Réponse de l’UE au printemps arabe

En ce qui concerne la situation dans le monde arabe, Mme Marcoullis a souligné que l’UE devait adopter une approche globale et cohérente.

“Nous devons montrer aux peuples de la région que nous sommes à leurs côtés dans leur combat pour la démocratisation et la transformation”, a dit Mme Marcoullis.

En réponse à des questions sur la Syrie, la ministre des Affaires étrangères a indiqué que Chypre avait toujours soutenu les initiatives de la Ligue arabe et de l’ONU et a condamné les pertes en vies humaines et les violations des droits de l’homme perpétrées dans le pays.

Après avoir fait remarquer que la Syrie n’est qu’à 100 km des côtes chypriotes, elle a souligné que Chypre était prête et avait préparé un plan d’urgence en cas de crise humanitaire dans la région et d’évacuation éventuelle de ressortissants de l’UE et de pays tiers.

L’UE, leader mondial de l’aide humanitaire

Lorsqu’elle s’est adressée aux membres de la Commission DEVE, la ministre des Affaires étrangères a souligné l’importance des politiques de développement et d’aide humanitaire de l’UE.

“Chypre assure la Présidence à un moment difficile, alors que la crise économique et financière mondiale exerce une forte pression sur les budgets développement et aide humanitaire des Etats membres. Nous estimons toutefois que l’Union européenne doit préserver et renforcer son leadership mondial en relevant les nombreux défis humanitaires auxquels elle est confrontée,” a indiqué Mme Marcoullis.

La ministre des Affaires étrangères a ensuite évoqué deux urgences humanitaires parmi les plus criantes et récurrentes de surcroît, le Sahel et la Corne de l’Afrique. Elle a souligné qu’il importait de traiter efficacement les causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire structurelle et des déplacements et de renforcer la résilience des pays de la région.

Elle a félicité la Présidence danoise sortante ainsi que la Commission pour leurs efforts visant à faire progresser les programmes de développement et d’aide humanitaire de l’UE grâce à des initiatives telles que le Corps volontaire européen d'aide humanitaire et la prorogation de la Convention relative à l’aide alimentaire, que la Présidence chypriote soutient totalement.